Le patrimoine des vallées d’Aure et du Louron

Les vallées d’Aure et du Louron présentent un patrimoine riche et varié. De par leur isolement, elles n’ont pas connu de vandalisme lors des guerres de Religion ni de la Révolution française, et ont su garder une authenticité très marquée à la fois dans les paysages, dans l’architecture caractéristique du milieu montagnard, et dans les savoir-faire séculiers.
Arreau

Arreau, véritable cœur emblématique de ce territoire

Stratégiquement situé à la confluence des 2 vallées, et ancienne capitale des Quatre Vallées, Arreau a joué un rôle administratif, judiciaire, économique, politique essentiel dès le Moyen âge. En témoigne son architecture remarquable protégée par la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) créée dès 1995 et qui couvre la totalité du territoire communal.

Le patrimoine naturel et paysager

L’érosion glaciaire a modelé un paysage où alternent gorges et plaines se glissant entre les hautes montagnes. Au pied de sommets de plus de 3 000 mètres, les vallées d’Aure et du Louron se déploient ainsi dans une belle homogénéité où s’harmonisent les forêts, les estives à l’herbe grasse où pâturent les troupeaux, et un habitat perché aux maisons couvertes d’ardoise.

Ici, faune et flore sont d’une richesse remarquable, avec des espèces rares à protéger comme l’isard, le gypaète barbu, le desman, l’androsace et l’aster des Pyrénées. L’eau est partout, en abondance, depuis les plus hauts sommets jusqu’aux fontaines des villages.

Paysage Louron

Le patrimoine architectural (civil et religieux)

Chaque village et bourg, bâtis au pied des versants ou à mi-versant, offre au regard un art de bâtir local exceptionnel où se distinguent porches et portails, façades, cours, galeries, capucines, etc. Les maisons, les fermes et les granges foraines (véritable patrimoine culturel et pastoral) sont bâties avec des matériaux locaux : les forêts d’altitude ont en effet fourni le bois ; des carrières, ont été extraits la pierre, le marbre et l’ardoise ; et les torrents ont donné le sable pour les enduits.

Les bourgs (Arreau, Sarrancolin, Ancizan, Guchen), avec leur architecture quasi-urbaine, témoignent du commerce et de la manufacture de la laine, ainsi que des foires et marchés qui firent prospérer l’économie locale dès le XVIe siècle.

Les nombreuses églises romanes, avec leur abside semi-circulaire et leur tympan-chrisme, ont souvent été reconstruites ou agrandies aux XVIe et XVIIe siècles tout en gardant leur allure médiévale. C’est à l’occasion de ces travaux qu’ont été mis en place des décors peints qui constituent aujourd’hui l’une des richesses du patrimoine des vallées. On en retrouve dans les églises de Jézeau, Vielle-Aure, Bourisp, Mont, Vielle-Louron, Saint-Calixte, la chapelle des Templiers à Aragnouet, etc.

Peinture murale - église de Jézeau
Retable baroque - église d'Aulon
Tours de Loudervielle et Génos
A partir du XVIIe siècle, le retable participe au renouveau liturgique exigé par la Réforme catholique. Des artistes locaux, comme la famille Ferrère d’Asté (vallée de Campan), réalisent ces œuvres remarquables jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Sur la soixantaine d’édifices religieux que comptent les vallées, une vingtaine est ouverte au public en période estivale principalement.

Dix églises et chapelles sont classées au titre des Monuments historiques, et onze sont inscrites, soit un tiers des édifices religieux.

De plus, 2 édifices sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre du bien en série « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » : l’église Notre-Dame, Saint-Laurent de Jézeau et la chapelle des Templiers à Aragnouet.

Enfin, bien que naturellement protégé par ses montagnes, ce territoire s’est doté dès les Xe – XIIe siècles de tours de guet (Cadéac, Génos, Loudervielle…) et de châteaux (Tramezaïgues, Arreau, Bordères-Louron…) assurant la protection des vallées.

Le patrimoine immatériel et des savoir-faire

Chacune des activités humaines façonne les vallées depuis des siècles. Ces savoir-faire ont trait au pastoralisme, à l’exploitation des forêts et du bois ou encore au travail de la pierre, à la maîtrise de l’eau. Aujourd’hui encore, ces compétences de Pays perpétuent les traditions locales ou inventent de nouvelles façons de faire, propres aux vallées d’Aure et du Louron.

Enfin, soyez attentifs au « gascon des vallées », cette langue locale présente dans les noms de lieux, les dictons, les chansons, et qui contribue à l’identité du Pays.

Pastoralisme en vallée du Louron

Focus sur les monuments incontournables